Crise de l’eau : Business Mauritius accompagne les entreprises en cette période de sécheresse
Crise de l’eau – La pénurie d’eau a un lourd impact sur le secteur industriel et l’agriculture. À Business Mauritius, l’on se penche ces jours-ci sur deux projets pour accompagner les entreprises dans leur stratégie de gestion de l’eau.
Malgré le passage de Garance, la problématique de pénurie d’eau demeure entière. En fin de semaine dernière, les sept réservoirs du pays n’étaient remplis qu’à 38,9 %, selon les estimations de la Water Resources Unit.
À Business Mauritius, on suit la situation de près. La Head of Sustainability and Inclusive Growth, Amandine Hardowar de Rosnay, rappelle que l’eau est essentielle aux activités économiques et que les présentes conditions de stress hydrique ont un impact significatif sur les entreprises. Dans l’industrie, l’eau remplit de multiples fonctions. Elle entre dans la production, est un ingrédient de base dans la préparation des aliments et des boissons, sert au nettoyage et à l’assainissement, contribue aux processus de refroidissement des machines et des équipements, entre autres. Ainsi, estime Amandine Hardowar de Rosnay, les restrictions au niveau de l’approvisionnement «peuvent perturber les chaînes de production ou peuvent impacter les coûts, en augmentant la facture hydrique des entreprises, en raison des alternatives auxquelles elles ont ou auront à recourir pour leur approvisionnement en eau. Dans le secteur du textile, une réduction de l’accès à l’eau entraîne, pour le traitement du tissu par exemple, des hausses de coûts, qui affectent la compétitivité du secteur. Les années précédentes l’impact pour le secteur s’était davantage fait sentir sur le plan énergétique sur les coûts d’électricité».
Concernant le secteur agricole, il est affecté directement et à la source par tout manque d’eau. Une telle situation résulte dans la réduction de la production agricole tout en augmentant les couts pour l’accès à l’eau.
Pour assister les entreprises n’ayant pas de système de récupération d’eau ou de nappes phréatiques privées, Business Mauritius est active à plusieurs niveaux. Ainsi, l’association patronale apporte d’abord son expertise technique au niveau des projets soutenus par le dispositif SUNREF. «Nous parlions du secteur textile plus tôt. CDL Knits, par exemple, a investi dans une nouvelle ligne de teinture qui utilise beaucoup moins d’eau que la teinture normale. Il y a d’autres exemples dans le bâtiment et d’autres industries. Si je me souviens bien, on a 10 à 12 projets d’investissement axés sur une gestion efficace des ressources en eau. Je me souviens aussi que dans nos ‘Water Forums’, qu’on a lancés depuis l’année dernière, des présentations de nos membres du ‘Beverages sector’ portaient sur des solutions de recyclage d’eau en boucle fermée, un peu pour le lavage des bouteilles, par exemple», souligne Amandine Hardowar de Rosnay.
Crise de l’eau : Le pacte SigneNatir
Au-delà des investissements sous le programme SUNREF, Business Mauritius a lancé en décembre 2023 sous le pacte SigneNatir et dans le cadre de son Water stewardship forum des Water stewardship guidelines. S’articulant autour de cinq thèmes, ces directives donnent des idées un peu pratiques pour mieux comprendre et gérer les ressources en eau, en s’appuyant sur l’utilisation de la technologie, le recyclage, une meilleure gestion de la nature elle-même et la collaboration du secteur privé et public sur l’eau. Depuis, l’association patronale a eu plusieurs rencontres dans le cadre de forum, le dernier datant d’octobre 2024 et s’insérait dans le cadre de la COP 16 sur la biodiversité qui se tenait à Cali.
À noter, par ailleurs, que Business Mauritius se penche sur deux projets concernant l’accompagnement des entreprises dans leur gestion de l’eau. Toutefois, précise Amandine Hardowar de Rosnay, elle ne peut pas partager énormément de détails pour l’instant. Pour le premier projet, l’association apportera une assistance technique à des communautés d’entreprises, tous secteurs confondus et en particulier les plus touchées, pour les aider à mieux gérer l’eau. Donc, il y aura éventuellement des audits sur la gestion de l’eau et des plans d’amélioration. Le second projet serait plus un projet d’échange privé-privé au niveau régional. Business Mauritius servira de médiatrice et aidera les entreprises à se rencontrer, à échanger sur ce qu’elles font et à créer des liens business. Des webinaires et éventuellement une conférence sur le sujet seront organisés. Actuellement, différents partenariats sont en train d’être construits.
